Claire Lindner, céramiques / Tony Harding, peintures

Claire Lindner, née en 1982 à Perpignan vit et travaille à Strasbourg

Le vivant nous arrête. Chaque fois qu’on le croise, dans un être, un arbre, une falaise, une peinture, un lieu, il nous saisit et nous tient là, forçant nos yeux d’aveugles, balayant nos cerveaux d’orgueilleux minuscules d’un revers de main immense. Alors, étale, impassible, inconnu, il nous regarde. Et puis, nous retournons à nos occupations.

Claire Lindner cherche le vivant. Les bras plongés dans la matière, elle observe, attentive et guettant l’imprévu, comment, lentement — ses mains bougeant à l’intérieur —, la masse de terre prend forme, prend vie. C’est une traque, une transe, pour que “ cela “ advienne dans l’espace ouvert par la concentration. « La plus ou moins grande qualité plastique n’est jamais que le signe de la plus ou moins grande obsession de l’artiste pour son sujet », disait Giacometti. Couverte d’une couche d’oxyde où le peigne a tracé des rayures, la porcelaine ondule, laissant paraître çà et là des bosses, une échancrure discrète dans son tissus de chair. Posée au sol ou fixée au mur, on dirait qu’elle rampe, forme informe, à la fois molle et musclée, être en devenir, non identifié.             Pascal Nobécourt

Expositions personnelles

Galerie Hélène Porée, Paris, 2006

Expositions de groupe

Film en compétition, 5è Festival du Film sur la céramique et le verre, Montpellier

émergence 2, Maison de la Céramique contemporaine, Giroussens, 2005

Objets de vie, Galerie La Chaufferie, Stasbourg, 2005

Festival Terralha, Saint-Quentin-la-Poterie, 2004

Prix

Médaille d’or , Biennale Icheon, Corée, 2007

Talent 2005, Münich

Premier prix de la jeune céramique,  Saint-Quentin-la-Poterie, 2004

Tony Harding, né en 1946 à Lonfres vit et travaille à Azille, Aude

Depuis une dizaine d’année Tony Harding a quitté Londres pour un petit village du Minervois. Dans ce pays aride et austère, témoin du catharisme, imprégné de philosophie dualiste, il va abandonner peu à peu les couleurs trop porteuses d’émotions et de sensations, pour faire des œuvres dans lesquelles le noir et le gris prédominent.

Dans la série “ untitled gey série” on trouve des dessins et des peintures sur toile.

Dans ces dernières il n’y a aucun point de départ, aucune trace de sur-impression visible et aucune fin, sauf sur le bord qui devient alors lui aussi une partie de la composition d’ensemble. Les dessins forment une suite parallèle ; bien que liés aux tableaux.

Le jeu des verticales et des horizontales peut faire penser à l’architecture, mais le travail de l’artiste ne consiste pas à placer des formes dans l’espace, au contraire il s’agit de briser ces formes pour libérer l’espace entre elles et autour d’elles. Ce qui est important c’est l’impression de “ vide “ et la dimension métaphysique que l’artiste arrive à donner à son travail.

On pourrait l’interpréter en reprenant la formule orientale : « La forme n’est rien d’autre que vide ; le vide n’est rien d’autre que forme, ce qui est forme est vide et ce qui est vide est forme. »

Tony Harding est présent dans des collections privées et publiques en Europe et aux USA